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Votre corps réclame de l'eau, la déshydratation

Lorsque nous sommes déshydratés, l'organisme déploie un système complexe de défense

19/7/22
Votre corps réclame de l'eau, la déshydratation

L’eau ce héros méconnu : le corps humain est constitué, rappelons-le, de 25% de matière solide (soluté) et de 75% d’eau (solvant). Notre cerveau, lui, se compose d’environ 85% d’eau. Sans ce précieux breuvage, aucun organisme, simple ou diversifié, minuscule ou énorme, ne peut survivre. Soulignons d’ailleurs le fait que l’humain commence sa vie, plongé dans un bain de liquide amniotique, ce qui n’a rien d’un hasard. Devenu un embryon de quelques jours, il sera constitué de plus de 90% d’eau. Ce pourcentage se réduira ensuite, pour n’être plus que de 70 à 75% une fois adulte et inférieur à 50% à la fin de son existence (la vieillesse est un lent processus de déshydratation)

La vie de nos cellules dépend elle aussi de cet irremplaçable liquide, qui est également le symbole de tous les liquides qui circulent en nous et hors de nous, raison pour laquelle, les fonctions organiques comme les reins, la vessie sans oublier les glandes sudoripares lui sont associées.  

Adulte nous éliminons environ 2 litres d’eau par jour, que nous devons compenser en consommant des aliments ou des boissons. A partir de 10% de perte hydrique, les tissus se rétractent et nous sommes victimes d’hallucinations (les fameux mirages), si nous franchissons la barre fatidique des 15% de pertes, c’est la mort assurée !

La sensation de bouche sèche, qui constitue, pour la plupart d’entre nous, le premier signe de déshydratation du corps, est en fait un ultime cri de désespoir ! car notre organisme émet en réalité, bien avant cette dernière alerte, de nombreux signaux de soif qui vont déclencher un système complexe de régulation de l’eau en période de déshydratation. 

Que se passe-t-il lorsque le corps est déshydraté ? comme dans toute situation de danger, l’organisme déploie un système complexe de défense qui commence par la fermeture des vannes : ce qui signifie qu’il supprime toute sortie d’eau. Puis l’eau encore disponible est rationnée, assurant ainsi une gestion bien coordonnée de l’état de sécheresse. Il a été scientifiquement prouvé (1) que l’histamine gérée par le système neurotransmetteur, s’active en période de «disette» et initie des fonctions subordonnées, qui vont inciter à l’ingestion de l’eau tout en répartissant le volume des liquides encore en circulation. Les systèmes ainsi utilisés en tant qu’agents intermédiaires sont : la vasopressine (l’hormone antidiurétique), la rénine-angiotensine, des prostaglandines et la quinine. Grâce à cette activation, l’eau est ensuite redistribuée en tenant compte d’un ordre de priorité précis.

Autre phénomène lié à la déshydratation qu’il est important de prendre en considération : lorsque le corps est carencé en eau, les processus physiologiques mis en œuvre sont similaires à ceux causés par un stress ! ce qui signifie qu’une fois installé, celui-ci mobilise des substances primaires organiques (stockées en cas de coup dur) qui vont elles aussi « pomper » une partie de nos réserves en eau : en résumé la déshydratation crée un stress, qui à son tour amplifie la déshydratation et ainsi de suite jusqu’à l’apparition de plusieurs processus hormonaux pouvant être dévastateurs (sécrétion d’endorphines, de cortisone…)

Les reins sont l’un des premiers organes sollicités dans la régulation de l’équilibre hydrique de l’organisme, car ils sont capables d’éliminer rapidement les excès d’eau ou au contraire de réduire la sécrétion urinaire afin d’économiser temporairement l’indispensable liquide. De leur côté, les cellules, en cas de déshydratation, vont augmenter la concentration ionique du compartiment extracellulaire en prélevant l’eau du liquide intracellulaire ce qui induit leur rétrécissement (elles se ratatinent). Ce faisant, elles cèdent une partie de leur eau à la circulation générale. En situation de pénurie, 66% de cette eau est prélevée dans le milieu intracellulaire, 26% dans le milieu extracellulaire et 8% dans le volume sanguin. Cette baisse du volume sanguin n’est pas sans conséquence, puisqu’elle oblige les vaisseaux à se contracter, ce qui aura pour effet de provoquer une hausse de la tension artérielle, qui peut, dans un premier temps engendrer une sensation de vertige ou des évanouissements et augmenter les risques d’hypertension ou d’infarctus cérébral.

Si la déshydratation continue, elle peut provoquer un état de choc et de graves lésions aux organes internes, par exemple au niveau des reins, du foie et du cerveau. Les cellules cérébrales sont particulièrement sensibles à la déshydratation grave. La confusion est donc l’un des meilleurs indicateurs d’une déshydratation sévère. Une déshydratation très grave peut provoquer un coma. 

Autre conséquence de la déshydratation (et ce dès 2% de perte) : une altération des fonctions cognitives. Des études scientifiques (2) ont ainsi clairement démontré qu’une hydratation insuffisante impactait non seulement les performances, mais également la mémoire, la capacité d’attention ainsi que l’humeur et ce quel que soit l’âge. Les résultats de différentes expériences montrent que l’absence de compensation des pertes hydriques serait susceptible d'entraîner une dégradation des fonctions cognitives à hauteur de plus ou moins 20% !

Quels sont nos besoins en eau ? Notre corps a besoin d’un minimum de 6 à 8 verres d’eau de 25cl par jour. Alors qu’on se le dise le thé, le café, les boissons aromatisées…ne sont pas des substituts corrects aux besoins en eau pure de l’organisme ! 

Ils contiennent bien de l’eau me direz-vous, oui mais les autres ingrédients qu’ils renferment sont des agents déshydratants par leur action diurétique: ils accélèrent l’élimination de notre eau de réserve

Les meilleurs moments pour boire ? le matin au réveil (un grand verre d’eau chaude ou à température ambiante),un verre 1⁄2 heure avant les repas et un verre 2h30 après. Et bien sûr dès qu’on a soif !

N’oublions pas enfin, que les enfants en bas âge et les personnes âgées sont plus vulnérables face à la déshydratation car souvent dépendantes des autres pour ce qui est de l’accès à l’eau. Chez les personnes âgées, la diminution de la perception de la soif, la diminution du volume hydrique (principalement conséquence de changements dans le tissu adipeux et la masse musculaire, et d’une réponse rénale moins efficace à une légère privation d’eau) peut les conduire très facilement à une déshydratation involontaire. Il faut donc demeurer vigilants, pensez à boire régulièrement (encore plus en cas de fortes chaleurs) surtout si vous faites de longs trajets en voiture pour rejoindre votre lieu de vacances.

A la bonne vôtre !

« l’eau est source de vie, sa simplicité est source de bonheur » Anonyme

Sources :

  1. Kjaer A, Knigge U, Jørgensen H, Warberg J. Déshydratation induite par la sécrétion de vasopressine chez l’homme: implication du système histaminergique. Am J Physiol Endocrinol Metab. 2000 Déc;279(6):E1305-10. doi: 10.1152/ajpendo.2000.279.6.E1305. PMID: 11093918.
  2. Pross N. Effets de la déshydratation sur le fonctionnement du cerveau: une perspective de durée de vie. Ann Nutr Metab. 2017;70 Suppl 1:30-36. doi: 10.1159/000463060. EPUB 2017 15 juin. PMID: 28614811.

Livre « votre corps réclame de l’eau » du Dr Fereydoon BATMANGHELIDJ

Livre « l’eau de vie » de Daniel ARGELAS

Chacun de nos conseils est complet et individualisé