Notre corps est un immense champ de bataille ou une armée de soldats œuvre sans relâche à nous défendre des intrus
Notre corps est un immense champ de bataille ou une armée de soldats œuvre sans relâche à défendre nos frontières contre des millions d’intrus qui n’ont qu’un souhait : nous envahir. Mais comment s’organise-t-il ? quelles sont les forces placées au front ? quelles sont celles mises en réserve ? comment notre système immunitaire gère-t-il cette immense étendue et les millions d’ennemis différents dont il faut tenir compte ?
Tout d’abord précisons que notre système immunitaire n’est pas un élément unique, mais un assemblage d’éléments coordonnés :
Pour plus d’efficacité, ces parties s’organisent en 2 fractions très différentes qui ensemble illustrent les principes les plus puissants et ingénieux que la nature ait trouvé pour défendre notre insignifiante (à l’échelle de l’univers) mais non moins précieuse personne :
L’escadre du système immunitaire inné contient toutes les défenses avec lesquelles nous sommes nés, il s’agit de notre première ligne de défense : il se mobilise en à peine quelques secondes après la détection d’une intrusion. Ce bouclier fut forgé à l’époque où les tout premiers animaux multicellulaires apparurent sur terre et il est indispensable à notre survie. L’une des caractéristiques la plus importante de ce système immunitaire inné est qu’il est intelligent : il est capable de distinguer le « soi » des « autres » et dès qu’il détecte un « autre » il se met en action. Cependant il ne dispose pas d’armes de précision, capables d’identifier et d’assujettir un belligérant spécifique, il essaie plutôt d’être efficace contre un large éventail d’ennemis, à la manière d’un bouteur. Par exemple, il n'est pas armé contre une bactérie comme E.Coli mais contre toutes les bactéries en général.
C’est notre kit de survie de base, il contient les fondamentaux mais aucun article spécialisé. Sans lui nous serions, en quelques jours, littéralement asphyxiés par des hordes de micro-organismes étrangers. Fort heureusement, la plupart d’entre eux sont éliminés par cette armée, sans même que nous nous en apercevions. En plus de protéger notre intégrité, cette première ligne de défense doit également prendre des décisions cruciales : évaluer la dangerosité de l’invasion, déterminer de quel genre d’ennemis il s’agit et en fonction de ces informations, décider s’il est nécessaire d’engager des armes plus lourdes. Car il va s’en dire que notre système immunitaire organise ses attaques en fonction de l’ennemi à combattre, car une invasion bactérienne ne nécessite pas les mêmes armes qu’une infection virale. Si l’attaque s’avère être suffisamment grave, il dispose ainsi du pouvoir d’engager sur le front notre seconde ligne de défense : le système immunitaire adaptatif.
Ce système adaptatif est constitué de cellules spécialisées qui coordonnent et viennent en soutien de notre première ligne de défense (notre système immunitaire inné). De plus, il dispose d’armes protéiques lourdes et de cellules spécifiques chargées de chasser et de tuer les cellules des corps infectés en cas d’infection virale. Il est spécifique, incroyablement spécifique : il connaît tous les intrus possibles, leur identité, leurs secrets intimes et est en mesure d’apporter une réponse adaptée quel que soit le micro-organisme et son évolution possible à l’avenir. Il dispose de la plus grande bibliothèque connue, ou sont enregistrées toutes les caractéristiques de chaque ennemi potentiel, même si celui-ci ne lui ai apparu qu’une seule fois, ce qui le rend encore plus redoutable et efficace en cas de nouvelle attaque. Mais cette complexité et cette connaissance ne s’acquièrent pas sans inconvénients ni efforts !
Car contrairement au système immunitaire inné, le système immunitaire adaptatif n’est pas mature à la naissance, il nécessite de nombreuses années pour se construire et s’affirmer. C’est à l’âge adulte, au milieu de notre vie, qu'il sera le plus performant pour ensuite s’affaiblir à nouveau lorsque nous vieillissons, raison pour laquelle les personnes très jeunes ou bien âgées sont plus fragiles et vulnérables face aux maladies.
Notre système immunitaire se compose donc de 2 forces, une première ligne de fantassins disposés à se battre dès notre naissance, en corps à corps, et une autre plus spécifique, un contingent surentraîné de forces spéciales, qui se forme et se performe sur plusieurs années. Sachant que ces forces sont toutes les 2 interconnectées de manière profonde, illustrant toute la beauté et la complexité de nos défenses immunitaires et de notre physiologie en générale.
Notons cependant que nous avons-nous aussi notre rôle à jouer, car pour qu’il fonctionne le mieux possible, c’est tout notre mode de vie qui doit être équilibré et pas seulement l’alimentation : bien gérer son stress, son sommeil, pratiquer une activité physique régulière et adaptée…
Alors à vous de jouer !