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Chronique de plante : le Pissenlit

Ce n’est pas la nature qui pousse sur la ville, mais bien la ville qui pousse sur la nature !

10/5/22
Chronique de plante : le Pissenlit

Nom scientifique : Taraxacum officinale F.H. Wigg. s.l. section Ruderalia et Hamata

Nom commun : Pissenlit Dent de lion

Le Pissenlit, plante vivace herbacée, représente auprès des botanistes un véritable casse-tête, car elle comptabilise non moins de 600 à 2000 espèces différentes, dont 1200 espèces et sous espèces rien qu’en Europe. Afin de mettre un peu d’ordre dans tout cela, les botanistes ont préféré privilégier un classement par groupe, n’empêchant pas celui-ci, malgré cette loyale intention, de varier d’un auteur à l’autre.

Présente sur les 5 continents, elle est extrêmement populaire et se retrouve, en France, dans le top 10 des plantes sauvages les plus observées. 

A noter que cette petite sauvageonne, nécessite, pour dévoiler ses magnifiques fleurs jaunes, des conditions météo printanières optimales (ensoleillement, précipitation, humidité…) raison pour laquelle, de nombreux jardiniers se fient avant tout à sa floraison plutôt qu’au calendrier, pour confirmer l’arrivée du printemps. Elle fleurit ensuite, sans discontinuer, jusqu’en automne.

Cette particularité lui confère auprès de nombreux insectes, une belle popularité : une étude allemande a ainsi dénombré plus de 93 visiteurs distincts sans parler des oiseaux et des petits mammifères qui viennent picorer ses graines. En effet, sa floraison étant longue, le garde-manger demeure chez le pissenlit ouvert, quand de leur côté les autres sauvages ferment, sans aucun scrupule, l’accès à leur table.

L’intérieur de sa tige renferme une substance laiteuse, considérée comme spécifique des maladies des yeux, d’où son nom scientifique composé de 2 mots grecs : « taraxis » «troubles de la vue » et « akeomai » « guérir ». Le pissenlit, dont le pollen et le nectar sont abondants, est enfin une très bonne mellifère.

Composition chimique :

  • Lactones sesquiterpéniques, autrefois dénommés “principes amers”
  • Triterpènes dont le taxastérol (ce qui pourrait suggérer une activité anti-inflammatoire)
  • Inuline
  • Acides gras, dont acide myristique
  • Caroténoïdes 
  • Vitamines (A,E,K,C, B1,B2,B6,B9)
  • Minéraux 

Ses principales propriétés : 

  • Diurétique rénale : en augmentant la quantité des urines ce qui permet un nettoyage des voies urinaires. Cette capacité peut être liée à sa forte teneur en potassium (380 mg pour 100 g de plantes) et en inuline (un Oligofructane produit naturellement par les plantes). Propriété qu’il est aisé de retenir grâce à son nom « pisse-en-lit »
  • Cholagogue et cholérétique : ses principes actifs amers, les lactones sesquiterpéniques, stimulent la production de bile (action cholérétique). La plante induit de plus, des contractions au niveau de la vésicule biliaire qui facilitent l’écoulement de la bile (action cholagogue).
  • Apéritive : les plantes amères, comme le pissenlit sont traditionnellement connues pour être des stimulants de l’appétit en même temps que de la digestion, car elles augmentent naturellement les sécrétions digestives, en particulier au niveau du pancréas (l’amertume stimule le nerf vague). Elles activent également certains récepteurs olfactifs qui vont, par l’intermédiaire d’un message envoyé au corps, ordonner la libération d’une hormone orexigène (qui ouvre l’appétit) la Ghréline.
  • Aide au maintien de la santé intestinale : grâce à l’inuline, un émollient et prébiotique qui non seulement favorise le développement des bactéries commensales se trouvant dans les intestins (les Bifidobactéries) mais également qui améliore les défenses immunitaires via ce même système intestinal. 
  • Antioxydant : in vivo, un traitement avec des racines de pissenlit aurait corrigé positivement l’activité des enzymes antioxydantes plasmatiques et les profils lipidiques chez des lapins nourris au cholestérol. Ce qui pourrait potentiellement rendre le pissenlit intéressant dans la prise en charge de l’athérosclérose liée au stress oxydatif.

D’autres propriétés tout aussi intéressantes mais bien moins connues peuvent être attribuées au pissenlit : anti-inflammatoire, antidiabétique, laxatif léger, anticoagulant…)

Le Pissenlit ne présente aucune toxicité, cependant par mesure de précaution et compte tenu de ses effets diurétiques, il ne doit pas être associé à des diurétiques de synthèse sans accord médical préalable. Son emploi chez la femme enceinte et allaitante, ainsi que chez l’enfant de moins de 12 ans est déconseillé (principe de précaution).

Contre-indications : obstruction des voies biliaires, maladies hépatiques, ulcère gastro-duodénal, allergie aux astéracées. 

Indications : Le pissenlit pourra être utilisé:

  • afin de favoriser la digestion, notamment si sensation de plénitude, inconfort lié aux flatulences, de digestion ralentie, surtout si ces symptômes sont la conséquence d’une paresse biliaire. (Attention : utilisée en tant que tonique digestive, il sera préférable de la consommer 15 à 30 minutes avant le début de repas afin de laisser le temps au système digestif de produire les sucs digestifs)
  • afin d’augmenter le volume urinaire grâce à son action diurétique

Rappel : n’oubliez pas qu’il est préférable, avant toute complémentation, de consulter un professionnel !

Sources : 

Le Chemin de la Nature https://www.lechemindelanature.com/

« Grand manuel de Phytothérapie » D’Eric LORRAIN

Sauvages du Poitou www.sauvagesdupoitou.com

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