Mâcher c’est déjà digérer !
Lorsque nous mangeons, un ensemble de processus physiologiques complexes se mettent en ordre de marche afin de permettre à notre organisme d’assimiler l’essentiel des nutriments et micronutriments contenus dans nos aliments.
Ces mécanismes, regroupés sous le terme de « digestion », sont constitués d’une phase mécanique et d’une phase chimique. Tout cela étant rendu possible grâce à l’intervention de nombreux organes. Les éléments non assimilables, sont, quant à eux, joyeusement (ou pas !) éliminés sous la forme de selles.
D’une manière simpliste, nous pouvons diviser le système digestif en 2 parties distinctes :
Commençons par la bouche car, malgré notre propension à l’oublier > mâcher c’est déjà digérer !
Tout d’abord, dès que nous ingérons un aliment, une communication entre notre cavité buccale et notre cerveau s’établit. En mâchant, nous stimulons via le nerf trijumeau, la libération d’un neurotransmetteur, l’histamine, la libération d’une hormone anorexigène (coupe faim), la cholécystokinine et dans une moindre mesure, la sécrétion de la ghréline, une hormone orexigène (stimule l’appétit). Cependant, un repas pris sur le pouce, à l’aide d’un lance pierre, et ne dépassant pas les vingt minutes, ne permet pas d’obtenir une réponse satiétogène adaptée…nous sommes alors vivement et rapidement encouragés à manger !
D’autre part, selon les spécialistes, la mastication permettrait de réduire la glycémie post-prandiale en augmentant la réponse insulinique (1).
Plus étonnant encore, elle aurait une action anti-stress, assez efficace, en réduisant entre autres, la réponse hormonale de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et en minimisant la libération de cortisol et d’adrénaline en phase de stress (2). Ainsi, chez les personnes âgées, la perte des dents ou l’apparition de problèmes bucco-dentaires peuvent favoriser l’apparition d’un stress chronique par le biais d’une libération trop importante de cortisol et donc faire le lit de troubles cognitifs divers.
Attention cependant, se jeter sur les gommes à mâcher en période de stress, n’est en aucun cas une solution idéale ! En revanche , augmenter sa consommation de fibres et préférer des aliments nécessitant un minimum d’effort de mastication s’avèrent beaucoup plus judicieux pour votre santé.
D’un point de vue chimique, la salivation, en plus d’humidifier les aliments, participe à la digestion par une action enzymatique. Cette enzyme, l’amylase salivaire, va découper l’amidon (un sucre complexe) contenu dans de nombreux aliments (notamment, les aliments à base de céréales, les féculents…). Or, selon les spécialistes, un mauvais « découpage » des amidons pourrait provoquer une modification du microbiote intestinal, en favorisant le déséquilibre du ratio lactate/butyrate, ayant pour conséquence une augmentation de la production de calories à l’origine d’une prise de poids (3).
En résumé, lors d’un repas, il est conseillé de :
Et surtout n’oubliez pas que le reste de votre tube digestif, lui, ne possède pas de dents, tout ce que vous ne faites pas dans la bouche augmentera, en conséquence, le travail des autres organes impliqués dans la digestion.
Bon appétit !